Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/338

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tité entre l’art bouddhique de l’Inde et celui du reste de l’Asie. On se confirme ainsi dans l’opinion que c’est l’art développé dans l’Inde qui a servi de type aux autres pays. Cependant ou ne découvre point non plus sur le sol de l’Inde de traces de rudiments archaïques et d’une élaboration primitive. L’art hindou semble tout d’abord fixé et accompli, ce qui encore annonce l’emprunt. Il faut donc admettre que les bouddhistes indiens, quoique ayant servi de maîtres à tous les autres, n’ont pas plus que les autres puisé en eux-mêmes la connaissance de la statuaire, et qu’ils ont, eux aussi, appris à manier le ciseau à l’imitation de mains étrangères. Mais alors de qui ont-ils pu tenir l’art de la sculpture ? Les collections du musée de Lahore répondent : Ils l’ont tenu des Grecs.

Les sculptures de Lahore offrent un mélange de styles qu’on n’a encore jamais vu. Elles sont bouddhiques, voilà le signe du Bouddha sur le front, les grandes oreilles à lobes pendants ; elles sont grecques, voilà un travail du nu, un genre de draperies, un arrangement des cheveux purement grecs ; c’est donc quelque chose de particulier qui constitue un style qu’on ne peut s’empêcher d’appeler de