Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/345

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ce n’est qu’un placard, mais, sur le devant, la façade n’en existe pas moins avec ses moulures, ses fenêtres, ses balcons. Puis toutes les maisons d’une même rue ont été peintes d’une seule et unique couleur, chaque rue ayant une couleur différente : il y a la rue rose la rue bleue, la rue gris-violet ; les places sont couleur vert tendre. Quand on entre dans Jeypour, le premier aspect de la ville est saisissant ; c’est quelque chose qu’on n’a jamais vu. Naturellement il ne faut ni gratter les murailles ni regarder derrière, comme pour les palais de Calcutta, on ne trouverait que du crépi et du badigeon ; mais pris tel quel, comme décor, cela se sent assez bien des Mille et une nuits.

A Jeypour, le palais et ses dépendances occupent tout un côté de la ville. Là encore on est frappé du nombre des gens attachés à la cour. On se demande ce que peuvent faire les princes hindous de la multitude de parasites qui rampent autour d’eux. Il serait intéressant de savoir quelle part du budget de l’État sert à son entretien. Et cependant Jeypour est loin d’être un des États indigènes mal gouvernés ; le rajah passe même pour très-accessible aux idées européennes, il a apporté de nombreuses