Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/344

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de la ville, dans différentes directions, s’élèvent des hauteurs couronnées de vieilles fortifications. Tout cela forme un bel ensemble.

Jeypour doit son existence au caprice de Jey-Singh, un célèbre rajah du pays. Jusqu’au commencement du xviiie siècle, la capitale de l’État se trouvait être à Amber, à quatre milles au nord-est de l’emplacement où s’élève maintenant Jeypour, lorsqu’il prit fantaisie à Jey-Singh d’abandonner sa vieille capitale pour s’en bâtir de toutes pièces une nouvelle. Ainsi fut fait. Amber, désertée par le rajah et avec lui par toute la population, est passée à l’état de ville ruinée, et Jeypour, sortant de dessous terre, lui a été substituée comme capitale. Pareille création caractérise assez bien l’omnipotence d’un souverain oriental ; ce qui la caractérise au moins tout autant, c’est le style dans lequel la nouvelle ville a été bâtie.

Jeypour a été disposée en larges rues se coupant à angles droits, avec des places publiques aux points d’intersection. Dans chaque rue, les façades surélevées des maisons ont été embellies d’ornements d’architecture dans le style introduit par les musulmans dans l’Inde. Souvent il n’y a rien derrière, et