Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/349

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réglée par des lois fixes, connues de tous, appliquées avec impartialité par des magistrats intègres. Cela constitue des garanties et donne à chacun un status défini, à l’abri des empiétements d’autrui, ce qui est comme un commencement de droits.

Ce sont là autant de choses inconnues chez les rajahs. Il n’y a point chez eux d’impôt absolument fixe, point de lois écrites, point de juges ni de fonctionnaires intègres, il n’y a que leur volonté, leurs désirs, leurs besoins prenant effet par l’intermédiaire des hommes de proie qui pullulent autour d’eux. Le rajah a-t-il fait quelque folie, s’est-il endetté à nouveau, ce qui arrive sans cesse, le pauvre paysan, quelque chargé qu’il soit, doit toujours finir par payer, — et ici il faut bien qu’il paye, car il n’y a que lui pour cela.

Le gouvernement des rajahs est resté, au point de vue fiscal comme à tous les autres, un despotisme grossier ; la seule véritable source de revenu connue de lui est l’impôt prélevé en nature sur le produit de la terre. Les Anglais, au contraire, appliquent dans l’Inde un système de finances savant et compliqué. Ils ont l’impôt sur le revenu, les impôts indirects, les douanes, le timbre. Ils ne légifèrent