Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/350

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pas pour un lambeau de territoire exclusivement rural, comme les rajahs ; leur gouvernement, à la tête d’un grand empire, concentre les revenus de territoires divers et équilibre le déficit d’une part par le surplus d’une autre. Tandis que le moindre besoin des rajahs se fait de suite sentir par un accroissement de l’impôt prélevé sur leurs paysans, on a pu voir les Anglais augmenter leur budget des recettes sans surélever la redevance des populations rurales. Puisque les paysans d’Ajmir n’ont de choix possible qu’entre deux maîtres, ils ont donc grandement raison de préférer l’Anglais.

Ajmir, comme toutes les villes que nous venons de traverser, était autrefois la capitale d’un petit État ; mais, s’ils ont laissé subsister les différents rajahs du Rajpoutana, les Anglais ont cependant fait une exception au détriment de celui d’Ajmir, qu’ils ont détrôné ; depuis 1817, Ajmir est sous leur domination directe. La ville d’Ajmir est pittoresquement assise à la base de crêtes abruptes et dénudées ; dans son voisinage se trouve un petit lac, sur ses bords les anciens souverains s’étaient construit une demeure aujourd’hui occupée par le comissioner. En visitant Ajmir après les villes de