Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/357

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donne comme un lieu d’une certaine importance commerciale. On ne s’en douterait certainement pas à voir l’aspect sale et délabré de la ville et l’air de ruine de toutes choses. Le rajah actuellement régnant pressure les populations sans autrement s’occuper d’elles ; c’est un assez vilain homme, en lutte avec ses fils, en querelle avec ses voisins, n’ayant nul souci de ses sujets.

À Pali et sur la route il existe cependant un dernier signe de civilisation. Ce sont les bungalows que le gouvernement anglais a bâtis pour les voyageurs. À chaque station nous trouvons une petite maison avec tables, chaises, bois de lit, plus un gardien qui nous donne de l’eau et du feu, qui nous vend des œufs et des poulets. Nous n’avons qu’à sortir notre literie des charrettes et qu’à mettre à l’œuvre notre cuisinier pour nous trouver installés.

Après avoir dépassé Pali et être sorti du territoire de Jodpour, nous entrons sur les terres du rao de Sirohi. Le titre de rao est, dans l’ordre de l’étiquette hindoue, une qualification quelque peu inférieure à celle de rajah. Si dans Jodpour on sentait la barbarie, dans Sirohi on sent la sauvagerie. Le territoire de Sirohi est presque absolument inculte,