Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/358

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en partie couvert de broussailles et de jongles. Le sol n’est occupé, dans certains endroits, que par des tribus de Bhils.

Ces Bhils sont les restes — comme il s’en rencontre encore dans les parties reculées de l’Inde — des peuplades autochthones qui occupaient le pays avant l’arrivée des Aryens. Les Bhils ont traversé les âges et vu passer par-dessus eux les Aryens, les musulmans, les Anglais, sans que leur degré de civilisation s’en soit ressenti. Nous les voyons sortir de dessous des huttes misérables faites de paille et de branchages. Ils vivent dans un abject état de paresse, de misère et de malpropreté. Leurs traits diffèrent sensiblement de ceux des Hindous ; ils ont les pommettes saillantes, les lèvres grosses, et quelque chose de vague et d’égaré dans le regard. Ils n’ont point été convertis aux religions aryennes et ils restent adonnés à un fétichisme grossier. Leur culte se fait au pied de grands arbres ; dans les branches ils suspendent des lambeaux de peau de bêtes, et au pied ils placent des pierres peintes en rouge. Eux aussi vont armés, mais d’une façon tout à fait primitive, avec l’arc et les flèches. Ils portent l’arc à la main, et leurs flèches, faites