Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/360

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sur nos charrettes les bouteilles d’eau du Gange qu’il rapporte avec lui ; ce n’est que la peur des voleurs Bhils qui a prévalu pour le décider à accepter notre invitation.

Nous arrivons à Sirohi, traînant après nous toute cette ménagerie. Cette capitale d’un méchant petit État n’est qu’un lieu misérable. Tout le monde y est ruiné, à commencer par le rao, qu’on dit endetté par-dessus la tête. Il y a eu dans ces dernières années des disettes amenées par la grande sécheresse, puis la visite des sauterelles. La sécheresse, les sauterelles, les collecteurs du rao, c’en est vraiment trop pour ce pauvre peuple ; aussi paraît-il aux portes mêmes de la famine, et dans tout Sirohi nous ne pouvons nous procurer aucune provision pas même des œufs.