Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/365

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vons ici des singes, mais d’une espèce nouvelle, noirs, avec de très-longues queues et de la barbe autour des joues. Ils ont grand soin de leur personne, sont toujours à se lécher. Ils ont l’air infiniment plus comme il faut que les Bhils que nous laissons derrière nous. Le singe, comme le bœuf, doit à la mythologie d’être traité dans l’Inde avec la plus grande considération. Nous rencontrons nos singes noirs grimpés sur les arbres des villages ou courant dans les carrefours. Ils vivent là sans que personne pense jamais à les molester.

Enfin nous entrons à Ahmedabad, et cette fois-ci nous descendons bien réellement de nos charrettes à bœufs pour n’y jamais plus remonter. Puissent-elles rester chargées de toutes nos malédictions ! Ahmedabad est une ville animée, à l’air riche. On y est sur le confin des terres qui produisent en grand le coton. Les femmes vont ici, plus que partout ailleurs, la figure découverte. On leur en sait vraiment gré, car elles ont les plus beaux yeux et les traits les plus avenants qu’il nous ait encore été donné de voir dans l’Inde.

À Ahmedabad nous retrouvons le chemin de fer ; en une journée nous serons emportés à Bombay.