Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/364

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chapelles, les colonnes et colonnettes, plafonds et soubassements ont été surchargés d’une infinité d’ornements et de motifs sculptés en bas-relief, dont pas un ne répète l’autre. Il y a là un énorme travail de détail. La réussite et le fini de quelques-uns des détails ne suffisent pas cependant à donner à l’ensemble une bien grande valeur d’art, et le tout sent la décadence.

La religion des jaïns est encore assez peu connue ; elle dérive plus ou moins du bouddhisme ; quelques-uns veulent même y voir une secte particulière de l’ancien bouddhisme venue jusqu’à nous. On pense qu’il y a aujourd’hui dans l’Inde cinq millions de jaïns. Ce sont presque tous des gens de négoce et de finance, qui compensent leur nombre relativement restreint par leur richesse, et qui doivent être puissants, puisque les Anglais vont, pour leur plaire, jusqu’à renoncer au rosbif.

Redescendus du mont Abou, nous continuons notre marche vers le sud. Le pays, à partir de Deesa, commence à changer. Le sol devient de plus en plus fertile, et quand nous entrons dans le Goujerat, la vue est égayée par des champs herbeux entourés d’arbres et de haies de plantes grasses. Nous retrou-