Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/54

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dans des jinrikshas, ce sont encore huit hommes pour tirer les petites voitures ; avec les gens qu’à des titres divers nous menons déjà avec nous, cela fait quarante-huit hommes. On n’a jamais pensé au Japon à économiser le travail de l’homme ; rien ne parait plus naturel que de recourir pour toutes choses à l’emploi de la force humaine. Il n’y a point de routes ; voyager en voiture ou même à cheval est donc inconnu ; c’est en cango, porté à dos d’homme, ou traîné dans une voiture à bras qu’on parcourt le pays, et pour les bagages, comme le cheval est rare et le bœuf trop lent, c’est encore aux épaules de l’homme que l’on a recours.

A Kioto, nous logeons dans la maison d’un officier japonais, que le gouverneur a louée pour nous. Notre maison est naturellement en bois, et, si elle est plus belle et plus vaste que les autres, elle n’en est pas moins, comme elles toutes, chose fragile et de peu de substance. Ce ne sont que légers châssis recouverts de papier ciré servant de portes et fenêtres, et des panneaux de papier peint à coulisses faisant office de cloisons intérieures. Tout cela, élégant et artistement travaillé, constitue un fort bel ensemble de menuiserie et d’ébénisterie ; mais