Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/57

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porte et une clôture de jardin. Là vont se passer plusieurs scènes ; puis, comme les autres seront à l’intérieur, le plancher est tournant, et, en le mettant en mouvement, on dérobe le premier décor et on amène à sa place sur le devant un décor d’intérieur, La pièce commence. Nous pouvons la suivre, et réellement nous la suivons avec un intérêt qui devient palpitant. On se croirait à un de nos drames. La manière savante dont les péripéties et les coups de théâtre sont ménagés, la combinaison du comique et du tragique, la vie de famille et le détail intime mêlés au drame épique et à l’action tragique, tout s’y trouve. Si à cela on ajoute des acteurs consommés, connaissant toutes les ressources du métier, on verra que les Japonais, au théâtre, savent manier les passions humaines et en combiner le jeu avec art.

La Nikentchaïa, qu’on peut traduire en français par le restaurant des Deux Maisons, est la plus célèbre des maisons de thé de Kioto ; c’est là qu’on va dîner et passer la soirée en faisant venir des musiciennes et des danseuses. Nous avions invité nos officiers japonais à un dîner à la Nikentchaïa, en leur laissant du reste le soin de tout ordonner. Le soir venu, à six heures, nous entrions dans la salle du