Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/58

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fstin. Nous nous rangeons accroupis en demi-cercle, au fond de la salle. Bientôt les servantes de la maison viennent déposer en face de chacun de nous, sur la natte, un plateau en laque, sur lequel se trouvent deux petites baguettes. Un Européen auquel on présente les petites baguettes en guise de cuiller et de fourchette fait toujours un peu la figure du renard de la Fontaine invité à plonger son museau dans le col étroit d’un bocal. Malgré tout, après un certain apprentissage, on parvient à peu près à s’en tirer. Les baguettes se prennent toutes les deux de la main droite, l’une retenue entre le pouce, l’index et le médium, l’autre entre les deux derniers doigts de la main ; prises ainsi, elles font l’office des branches d’une pincette dont la main forme le dos et le lien connecteur.

Tous ensemble nous découvrons une tasse en laque dorée qui, avec les baguettes, a été placée sur notre plateau ; mais pour nous Européens, il n’y a pas moyen d’aller plus loin. Il y a dans la tasse une soupe au poisson qu’il est impossible de faire arriver jusqu’aux lèvres. A la soupe, succède une suite de petites assiettes on soucoupes surchargées de toutes sortes de mets. Comme pour la soupe, im-