Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/60

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nos oisives baguettes sur nos plateaux en laque, pour être tout entiers à la musique et à la danse qu’on faisait au milieu de la salle en face de nous. Nous n’avons pas moins de vingt musiciennes et danseuses. Nos exécutantes sont ce qu’on appelle des guééchas. Ce sont des artistes formant des groupes aux mains d’une personne qui les envoie jouer pour une somme convenue. Il y a de ces guééchas dans toutes les villes du Japon ; elles forment partie obligée de tout dîner de cérémonie et de toute fête japonaise. Telles que les choses se passent, on ne peut imaginer rien de plus décent. La danseuse japonaise est enveloppée, des pieds à la tête, dans une grande robe à riches couleurs, dont les derniers plis forment un cercle autour d’elle sur le plancher. Elle change très-peu de place en dansant et ne frappe guère du pied que pour marquer la mesure ; sa danse est toute de caractère ; c’est surtout dans le jeu de la tête, du haut du corps et des bras qu’elle consiste. Nos danseuses dansent d’abord isolément en se succédant les unes aux autres ; elles arrivent avec un éventail, un parasol, et s’en servent pour marquer ou accentuer leurs poses ; puis elles se forment en rang toutes ensemble, et balancent en