Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/59

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possible de rien avaler. Ce sont des saveurs inconnues, qui ne fournissent aucun indice sur la nature des substances présentées. Tout ce que l'on découvre, c’est qu’il y a absence complète de chair animale, et que le fond du repas se compose de poisson. Là-dessus il n’y a point à se méprendre, car le poisson nous est servi le plus souvent absolument cru, aussi cru qu’il a été pêché. Le second service succède au premier ; il est marque par un changement de plateau et par une nouvelle variété de petites assiettes. Quant à la cuisine, même conglomérat de substances réunies sans aucun système apparent.

De tout le dîner, je n’ai, pour ma part, pu manger qu’une couple de châtaignes rôties, qu’une écrevisse pêchée par hasard dans un bouillon sans saveur, et une tasse de riz. Pendant ce temps, on faisait circuler, en se les passant de l’un à l’autre et en s’invitant mutuellement à boire, de petites tasses dans lesquelles les servantes versaient le saqui. C’est une liqueur, produit de la fermentation du riz ; on la boit chaude comme le thé, et sa saveur n’est point trop désagréable.

Bien avant la fin du festin, nous avions déposé