Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/65

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des hauteurs, un massif plus frais que les autres, qui abrite da chapelle bouddhiste de Kinkakodgi. Il est impossible d’imaginer un lieu plus riant et mieux choisi. Ce sont de grands bouquets de pins d’espèces diverses, avec toutes sortes d’arbres à feuilles persistantes ; au centre, entoure d’un mur de feuillage, on a ménagé un petit lac d’un dessin plein de goût ; du fond du bosquet, la montagne s’élève arrondie et forme en perspective un gigantesque dôme de verdure. Au milieu de ce beau site est la chapelle de Kinkakodgi, toute petite et fort peu en proportion avec les dimensions de la scène naturelle. J’imagine que la visite à la chapelle a dû servir bien souvent de prétexte à un séjour prolongé aux beaux ombrages qui l’entourent, et les gens qui ont choisi et disposé les lieux, s’ils étaient de fervents bouddhistes, étaient plus sûrement encore des dilettanti et des épicuriens. Du reste, au Japon, on ne fréquente point les édifices religieux uniquement pour prier : on les a placés de telle façon que leur visite est en même temps une promenade aux plus beaux sites du pays ; et, s’il en était besoin, les maisons de thé qui sont à leurr porte, les fêtes locales qui se tiennent dans leurs parvis, nous apprendraient que les