Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/72

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vue de face ; la main gauche est posée à plat, un peu en avant sur les genoux, la paume tournée en haut. La tête est moins vieille que le corps même de la statue, ayant dû être refaite, il y a un siècle, à la suite d’un incendie. Elle est moins heureuse de forme que celle du Bouddha de Kamakoura : mais on n’y retrouve pas moins, avec un grand cachet de simplicité, l’expression obligée de calme et d’abstraction que comporte le type de Bouddha. Ce colosse produit une grande impression quand on le découvre pour la première fois, et l’impression ne fait que grandir à mesure qu’on l’étudie et qu’on tourne autour.

Nara est situé au pied des montagnes, et lorsqu’on en sort dans la direction de Sakaï, on s’engage dans une vaste plaine couverte de cultures. Le pays est très-peuplé ; sur la route est une succession de villages, puis vient Coryama, que l’on traverse dans toute sa longueur et qui paraît interminable. Coryama était une ville de daïmio. Son château avec fossés et solides murailles est là pour l’attester. Mais la dernière révolution a mis le daïmio hors de sa forteresse, et nous trouvons celle-ci occupée par les troupes du mikado. Du reste, nous avons un témoignage encore plus sensible, s’il se peut, de la chute