Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/79

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ques, les grandes compagnies de navigation, de télégraphie, les sociétés d’assurances y sont au service de maisons de commerce nombreuses et puissantes.

Quand on arrive à Shanghaï, que de loin on découvre sa rivière, couverte de navires à vapeur, qu’on voit se développer en fer à cheval un quai bordé de magnifiques maisons, on se demande si l’on est bien véritablement en Chine et à l’extrémité de l’Asie ; et de fait à Shanghaï on est aussi peu en Chine que possible. Ce n’est pas qu’en haut de la rivière, à côté de la colonie européenne, il n’y ait une ville chinoise à laquelle on donne même deux ou trois cent mille habitants ; mais on ne s’aperçoit presque point de son existence, car personne n’y va. Les Européens restent dans leur propre ville, dont les rues vastes et spacieuses, les maisons avec cours et jardins, leur donnent tout l’espace nécessaire pour se mouvoir. On ne trouve la Chine au milieu des Européens que sous la forme d’une multitude de gens de service entretenus par eux, compradores, coulies, porteurs, bateliers, domestiques de tout genre et de tout ordre.

Ce sont les Anglais qui dominent à Shanghaï,