Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/83

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de Vou-Tchang, qui possède dans ses murs un viceroi et le gouverneur de la province de Hou-Pe. Du même côté du Yang-Tse qu’Han-Kau, c’est-à-dire sur la rive gauche, mais de l’autre côté du Han, est une seconde ville administrative, Han-Yang, servant de résidence à des mandarins d’un rang secondaire.

Ces trois villes, Han-Kau, Vou-Tchang et Han-Yang, bâties en face les unes des autres et se regardant à travers le fleuve et la rivière, forment un grand centre qui a toujours passé pour l’un des plus populeux de la Chine. Le père Huc va jusqu’à parler de huit millions d’habitants ; d’autres voyageurs se sont contentés de trois, puis de deux millions, ou même, dans ces derniers temps, de douze cent mille, mais personne n’a encore osé rabattre du million. En arrivant ici, l’imagination échauffée par ces chiffres, nous nous attendions à trouver une prodigieuse agglomération d’êtres humains ; nous en avons été quittes pour nos frais d’imagination. Il n’y a, comme mouvement et comme foule, rien qui dénote le million. En montant sur les collines qui dominent de près les habitations, on voit très-bien que l’espace ceint par les murailles et couvert de maisons est relativement restreint, et il ne paraît