Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/85

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Tchang, par la vue des murailles dont elle est ceinte. Ces murailles sont la conséquence de sa dignité de capitale de province, car qui dit chef-lieu de province ou de district dit forcément en Chine ville fortifiée. Du reste on ne trouve rien ici qui ressemble à la fortification européenne : les murs d’une ville sont de vrais murs avec créneaux et meurtrières s’élevant à une respectable hauteur au-dessus du sol de la campagne. Cela donne du pittoresque à la ville vue du dehors, mais rien de plus.

Si, passé les murs, nous cherchons à nous expliquer le plan de la ville et le système qui a pu autrefois présider à sa construction, nous découvrons qu’à vrai dire il n’y a eu ni plan ni système. Le tracé géométrique et la recherche de la perspective doivent être considérés comme des choses inconnues à la Chine. Les villes chinoises n’offrent qu’un dédale d’allées et de couloirs. Ce que nous appellerions ici les grandes rues, ailleurs ne serait que des ruelles. Ces rues, qui, par comparaison, sont cependant assez droites, se coupent et se relient entre elles de manière à traverser la ville dans ses divers sens et à conduire aux portes. Là sont les boutiques, et comme elles demeurent sans devantures, entièrement ou-