Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/92

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ville et lui un espace libre sur lequel est bâti le village de Tcha-Kiang, où l’on débarque. On traverse le village, on franchit la porte voûtée percée dans la muraille, et on se trouve dans l’enceinte de Nankin.

Mais de ville, point ; on ne découvre qu’un vaste espace nu, qu’un désert, que ferment devant soi de petites collines ondulées. On se met en marche, et au bout d’une lieue, arrivé au sommet des collines qui, à l’entrée dans les murs, bornaient l’horizon, on découvre un second espace, et non plus vide et nu, mais cette fois-ci couvert de ruines et de débris. Voilà aujourd’hui le premier aspect de ce qui fut Nankin, et à ce spectacle on s’explique, par un exemple frappant, la ruine de tant de villes d’Asie qui, après avoir été capitales de grands empires, n’ont plus leur emplacement marqué que par quelques briques éparses sur le sol.

Nankin a été la capitale de la Chine au commencement de la dynastie des Mings, Lorsque les Mings l’eurent quittée pour se transporter à Pékin, elle n’en conserva pas moins une véritable importance politique, en servant de résidence à un vice-roi chargé du gouvernement de trois provinces. Son enceinte est la plus vaste des villes de Chine, y compris