Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/93

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Pékin. Ses murs ont trente-sept kilomètres de tour ; seuls, de toutes les anciennes constructions de la ville, ils restent aujourd’hui debout et intacts. Quant à l’ancien Nankin, c’est à peine si on découvre de lui quelque pan de mur se tenant encore debout au milieu des décombres.

La fameuse tour de porcelaine a partagé le sort commun, elle a été détruite par les Taë-Pings, et ses neuf étages écroulés ne forment plus qu’un monticule de débris. Je me rappelle que, dans mon enfance, cet édifice était un des objets merveilleux qui hantaient mon imagination ; il me faut bien reconnaître que les frais que mon imagination avait faits à son égard ne reposaient sur rien de réel. La porcelaine était ce qui entrait le moins dans sa construction : elle n’y figurait qu’à l’état de revêtement tout à fait partiel et par minces cordons. Parmi les ruines de la tour on ne voit guère que des briques communes et grossières, du genre de celles qui par tout pays servent à construire les tuyaux de cheminée. Aucun fragment de porcelaine n’est visible, et, pour avoir chance d’en trouver, il faudrait, paraît-il, fouiller profondément la masse des débris. Nous nous contentons d’acquérir, à titre de cu-