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PREMIÈRE ARGUMENTATION.

la zoologie n’a eu, jusqu’à présent, aucune base solide ; qu’elle n’a été qu’un édifice construit sur le sable, et que sa seule base, désormais indestructible, est un certain principe qu’il appelle d’unité de composition, et dont il assure pouvoir faire une application universelle.

« Je vais examiner la question dans son rapport particulier avec les mollusques ; dans une suite d’autres Mémoires, je la traiterai relativement aux autres animaux. J’espère le faire avec la même urbanité dont notre savant confrère a usé envers moi ; et, comme les écrits qu’il a dirigés depuis dix ans contre ma manière de voir, n’ont jamais altéré en rien l’amitié que je lui porte, j’espère qu’il en sera de même de ceux par lesquels maintenant je vais successivement défendre mes idées. Mais dans toute discussion scientifique, la première chose à faire est de bien définir les expressions que l’on emploie ; sans cette précaution l’esprit s’égare promptement ; prenant les mêmes mots dans un sens, à un endroit du raisonnement, et dans un sens différent à un autre endroit, on fait ce que les logiciens appellent des syllogismes à quatre termes, qui sont les plus trompeurs des sophismes. Que si, dans l’exposé de ces mêmes raisonnements, au lieu du langage simple des mots propres, rigoureusement exigés dans les sciences, on emploie des métaphores et des figures de rhétorique, le danger est bien plus grand encore. On croit se tirer d’embarras par un trope, répondre à une objection par une paronomase, et en se détournant ainsi de sa route directe, on s’enfonce promptement dans un labyrinthe sans issue. Mais, j’en demande pardon à l’Académie, je