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Chapitre treizième

CE QUE VIT M. CHERRY.

— Bonsoir, dit Bob Eden. J’espère qu’on ne vous dérange pas ?

D’un pas lourd, l’homme descendit de la plate-forme.

— Bonsoir, Monsieur et Mademoiselle. Il serra gravement la main de Bob et celle de Paula. Vous ne me dérangez nullement. J’approche de la quarantaine… je ne suis plus leste comme autrefois.

— Nous passions par ici… commença Bob.

— Les visiteurs sont plutôt rares, interrompit le bonhomme. Je m’appelle Cherry… William Cherry… Mettez-vous donc à l’aise. Les fauteuils manquent de confort, Mademoiselle.

— Cela n’a pas d’importance, dit Paula en s’asseyant sur le marchepied de la voiture.

— Nous nous reposerons une minute avec plaisir, fit Eden.

— Voici l’heure du dîner, observa M. Cherry, soucieux de se montrer hospitalier. Si on cassait la croûte ? J’ai une boîte de haricots et un bout de lard…

— Impossible, lui répondit Eden. Nous vous remercions de votre amabilité, mais nous devons retourner sans tarder aux Sept Palmiers.

Bob Eden s’assit sur le sable chaud. Le brave homme alla à l’arrière de la voiture et en rapporta bientôt une caisse à savon vide. L’ayant en vain offerte à son hôte, il la prit lui-même en guise de siège.

— Vous habitez une jolie maison de campagne ! observa Bob.

— Une maison ? L’autre le regarda d’un œil critique. Voilà trente ans que je n’ai couché dans une maison. Dites plutôt un abri temporaire.

— Vous y êtes depuis longtemps ?