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Page:Edgeworth - Belinde T3 T4.djvu/268

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lâcha qu’avec peine, elle lut le morceau suivant :

« Elle pense à l’amitié de Paul, plus douce que les parfums, plus pure que l’eau des fontaines, plus forte que les palmiers unis ; et elle soupire. Elle songe à la nuit, à la solitude, et un feu dévorant la saisit. Aussitôt elle sort, effrayée de ces dangereux ombrages, et de ces eaux plus brûlantes que les soleils de la zone torride. Elle court auprès de sa mère chercher un appui contre elle même. Plusieurs fois, voulant lui raconter ses peines, elle lui pressa les mains dans les siennes ; plusieurs fois elle fut près de prononcer le nom de Paul ; mais son cœur oppressé laissa sa langue sans expression, et, posant sa tête sur le sein maternel, elle ne put que l’inonder de ses larmes. »

Et ne suis-je donc pas votre mère, ma chère Virginie ? reprit mistriss Or-