Page:Edgeworth - Belinde T3 T4.djvu/269

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mond. Quoique je ne sache pas vous exprimer mon affection en une langue si douce, croyez que jamais une mère n’aima sa fille avec plus de tendresse.

Virginie, en larmes, se jeta dans les bras de sa protectrice, sans pouvoir articuler une parole.

Pourquoi ne me parlez-vous pas, ma bonne amie ? lui dit celle-ci. Je sais quel est le nom qui est prêt à sortir de votre bouche : il ne me surprendra point.

Comment pouvez-vous savoir ce que je sens ? dit Virginie, en regardant son institutrice avec timidité. Je ne sais pas bien moi-même ce que j’ai dans le cœur : c’est un peu d’un livre, et un peu d’un autre.

— Mais, qu’est-ce qui vous a tant frappée dans ce que vous venez de lire ?

— Je me demandais si c’était bien là ce qu’on appelle de l’amour ; mais je vous assure que je n’avais pas sur les lèvres le nom que vous dites.