Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/117

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Annette et son frère passèrent bravement devant le marchand de raisins et de pain d’épice, et poursuivirent leur route à travers les rues de la ville. Mais Paul, en voyant la boutique ou la couverture était en montre, s’arrêta un instant et dit :

— C’est bien dommage, Annette, que cette guinée ne soit pas à nous. Mais nous agissons honnêtement, et cela doit nous donner du cœur. Allons, entrons dans la cour de cette auberge. Nous sommes arrivés à la Vache-Rousse.

— La vache ! dit Annette. Je ne vois pas de vache.

— Lève les yeux et tu verras la vache au-dessus de ta tête, dit Paul… en peinture sur l’enseigne. Viens, il faut que je retrouve la chaise de poste verte portant le nom de John Nelson. »

Paul entra par un étroit passage qui le conduisit dans la cour de l’auberge. C’était un tumulte sans pareil. Les domestiques portaient les bagages, les palfreniers étaient occupés à étriller leurs chevaux, les postillons poussaient les voitures vers le hangar.

« Que voulez-vous ? qu’avez-vous à faire ici, je vous prie ? demanda un garçon d’auberge, qui, heurta Paul en courant pour traverser la cour. Vous n’avez que faire ici ; décampez vite, gamin. »

— Laissez-nous quelques minutes, seulement le temps de nous assurer qu’il n’y a pas la grande berline verte au nom de John Nelson.