Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/145

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Et, pendant qu’il se lavait, deux de ses camarades vinrent le chercher pour faire des bulles de savon.

Quelques minutes s’étaient à peine écoulées, qu’ils entendirent un craquement épouvantable. Saisis d’épouvante, ils se rendirent aussitôt dans la grande chambre où travaillaient les orphelins, et leur demandèrent s’ils n’avaient rien entendu.

« Il me semble, dit Marie, avoir entendu un coup de tonnerre ; mais pourquoi êtes-vous donc si effrayés ?

Et au même moment un second coup se fit entendre. Edmond sortit pour voir quelle était la cause de ce bruit étrange, et ne tarda pas à s’apercevoir que deux pans de cheminée venaient de s’écrouler.

La partie du château que les orphelins habitaient était bien construite et ne risquait pas de tomber, à ce que prétendait Edmond ; mais les enfants, saisis de terreur à la pensée de voir la maison s’écrouler tout entière, s’enfuirent à toutes jambes. Edmond, qui était un courageux enfant, ne put s’empêcher de rire de leur poltronnerie ; mais Marie, qui avait plus de prudence que son frère, le conjura de s’en rapporter à un maçon. Celui qui travaillait pour le propriétaire vint aussitôt. Il partagea les appréhensions de Marie et l’engagea fortement à chercher une autre demeure.