Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/155

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chant à quoi attribuer la répulsion dont elle paraissait être l’objet ; et se consolant de ses chagrins, en pensant aux deux amis qui connaissaient son honnêteté et avaient promis de ne pas l’abandonner.

Isabelle et Caroline étaient en effet persuadées de l’honnéteté des orphelins ; mais elles n’avaient pas entre les mains la preuve matérielle qui seule pouvait faire tomber les accusations dont on les entourait. M. Hopkins soutenait n’avoir jamais vu de pièces d’or et les deux amies étaient quelquefois blâmées de la protection qu’elles accordaient aux orphelins.

Ceux-ci se trouvèrent bientôt dans une position critique ; leurs protectrices partirent pour Dublin, et ils furent obligés de rester dans les ruines du château, exposés aux plus grands dangers.

Un soir, que Marie venait de se coucher, elle entendit frapper à la porte, et une voix crier :

« Marie, Marie, ouvrez-nous. »

C’était Betsy Green, la fille du maître de poste qui habitait le village voisin.

« Donnez-moi six sous, reprit Betsy, et je vous donnerai cette lettre. C’est une lettre qui vient d’arriver pour vous, et que je vous ai apportée en courant, pensant que vous seriez contente de l’avoir. Elle est de votre frère. »

Peggy et Nancy se levèrent aussitôt et vinrent se