Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/154

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dans toutes les réunions, et que tous ceux qui ne connaissaient pas les orphelins les considérassent comme des voleurs à qui on voulait épargner la honte d’une condamnation judiciaire.

Ceux-la mêmes qui connaissaient les orphelins, circonvenus par M. Hopkins ou par ses amis, déclaraient que le régisseur avait raison, et donnaient ainsi aux accusations portées contre les enfants un certain caractère de véracité.

Le scandale produit par M. Hopkins n’arriva pas jusqu’à la petite famille, qui vivait toujours retirée dans les ruines du château ; mais un jour Marie se rendit à une foire du voisinage pour vendre les produits de la petite manufacture, et, sur le point de conclure le marché, elle donna son nom à l’acquéreur.

« Oh ! oh ! ma petite, je ne veux avoir rien de commun avec vous. Je connais votre nom depuis longtemps. Je ne traite pas avec des gens qui se sont emparés, du trésor qu’ils ont trouvé à Rossmore. »

Marie eut beau raconter de point en point ce qui s’était passé ; son caractère n’était pas connu, et on lui répondit ce que M. Hopkins avait eu soin de faire répandre : « Vous avez gardé les pièces d’or et les avez remplacées par d’autres pièces sans valeur. »

La jeune fille s’en retourna toute confuse, ne sa-