Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/225

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— Je suis ici : donne-moi la main.

— Comme il fait froid ! hasarda Laurent. Retournons.

— Pas encore. Nous sommes trop loin pour retourner, et trop près pour reculer, » dit le valet en poussant son compagnon dans l’étable.

Laurent se mit à chercher.

« As-tu trouvé ? reprit le valet. Prends garde au cheval. As-tu fini ? Que fais-tu donc ? Dépêche-toi : j’entends du bruit. »

Et il se cacha derrière la porte.

« Je cherche un écu, et je n’en trouve pas, répondit Laurent un instant après.

— Eh bien ! prends tout. »

Laurent s’empara, en effet, du pot de fleurs de Jean et de tout l’argent qu’il contenait.

Le nuage passé, la lune éclairait les deux malfaiteurs.

« Tu ne veux pas sans doute rester ici ? dit le valet en prenant le pot des mains tremblantes de Laurent.

— Grand Dieu ! s’écria celui-ci, vous prenez tout ? Vous me disiez cependant que vous n’aviez besoin que d’une demi-couronne.

— Tais-toi, imbécile ! répondit le valet. Si je dois être pendu, je le serai tout aussi bien pour un écu. »

Le sang de Laurent se glaça dans ses veines. Il