Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/241

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sédait qu’une très-médiocre fortune ; mais il désirait voir son fils bien pénétré de cette vérité, que l’économie assure l’indépendance et donne quelquefois à ceux qui ne sont pas riches la possibilité de se montrer généreux.

Le lendemain de leur arrivée, les deux cousins furent très-empressés à visiter la maison. M. Gresham les accompagna afin de remarquer ce qui les frapperait le plus dans cette exploration.

« Ah ! quel excellent précepte ! s’écria Benjamin en lisant les mots suivants, qui étaient écrits en gros caractères au-dessus de la cheminée, dans la vaste cuisine de son oncle :


IL N’Y A PAS DE PETITE ÉCONOMIE


— Il n’y a pas de petite économie ? répéta son cousin Henri d’un ton de souverain mépris. Je crois que ce précepte mesquin s’adresse aux domestiques ; mais il n’y a pas un domestique de bonne maison, et surtout un cuisinier bien appris, qui supportât d’avoir constamment sous les yeux une devise de la sorte. »

Benjamin, qui n’était pas aussi versé que son cousin dans les usages et dans les goûts des domestiques et des cuisiniers de bonne maison, ne répondit rien à ces observations.

M. Gresham fut obligé de descendre pendant