Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/242

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que ses neveux parcouraient les autres pièces de la maison. Quelques instants après les avoir laissés seuls ; il les entendit parler dans le vestibule.

« Enfants, dit-il, que faites-vous là ?

— Rien, monsieur, répondit Henri ; vous nous avez quittés, et nous ne savons plus quel chemin suivre.

— Est-ce que vous n’avez rien à faire ? reprit M. Gresham.

— Non, monsieur, rien, reprit Henri du ton nonchalant d’un enfant qui est accoutumé à cet état de paresse.

— Non, monsieur, rien ! répéta Benjamin d’une voix chagrine.

— Venez ! puisque vous n’avez rien à faire, vous voudrez bien déplier ces deux paquets pour moi ? »

Les deux paquets étaient exactement pareils, et ficelés l’un et l’autre avec une excellente corde à fouet. Benjamin plaça le sien sur une table et, après avoir brisé la cire à cacheter, il examina attentivement le nœud et le défit avec précaution. Henri ne se dérangea pas de l’endroit où le paquet avait été mis entre ses mains. Il essaya d’arracher la ficelle de force, d’abord par un coin, ensuite par un autre.

« En vérité, on dirait que ces gens-là ont attaché leur paquet comme si on ne devait jamais