Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/245

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Benjamin supporta gaiement ce malheur.

« C’est irréparable, dit-il ; donne-moi seulement la ficelle, qui peut encore servir. »

Une dame qui s’était liée assez intimement à Bath avec la mère d’Henri, en faisant sa partie pendant l’hiver, arriva à Clifton peu de temps après cet accident. Elle apprit qu’Henri était chez M. Gresham, et envoya ses fils prier leur ancien camarade de venir passer le jour suivant avec eux.

Henri accepta avec joie l’invitation. C’était un grand bonheur pour lui d’aller dîner dehors. Cela lui donnait l’occasion de faire ou du moins de dire quelque chose ; et puis on l’avait toujours entretenu dans cette idée que c’est un honneur de fréquenter le grand monde ; or lady Diana Sweepstakes était ce qu’on appelle une grande dame, et ses deux fils devaient être un jour de véritables gentlemen.

Henri était tout hors de lui quand les deux jeunes gens frappèrent le lendemain à la porte de son oncle ; au moment où il allait entrer au salon pour les recevoir, la petite Patty l’appela du haut de l’escalier et lui dit qu’il avait laissé tomber son mouchoir.

« Eh bien ! ramasse-le, et apporte-le-moi bien vite, cria Henri ; car les fils de lady Diana m’attendent. »