Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/253

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presque hors de lui quand il entendit parler de lady Diana comme d’une femme nulle, extravagante, ridicule, et dont on devait soigneusement éviter l’exemple, au lieu de chercher à l’imiter.

« Eh bien ! monsieur Henri, dit M. Gresham en souriant, voilà de ces choses que l’expérience apprend aux jeunes gens. Tout le monde ne juge pas de la même manière les caractères. Telle personne que l’on admire dans un salon est critiquée dans un autre ; de sorte qu’il vaut mieux s’en tenir à ce précepte : « Apprends à juger par toi-même. »

Henri avait l’esprit trop occupé de son costume pour être en état de rien discerner avec justesse. La visite terminée, l’oncle et les deux cousins se dirigèrent vers la route de Bristol, et, chemin faisant, Henri ne cessa de répéter tout ce qu’il avait déjà dit de la fête, de son costume et de lady Diana.

M. Gresham laissa tous les raisonnements du jeune homme sans réponse. Celui-ci n’en eût pas moins parlé beaucoup plus longtemps sur ce sujet qui captivait si fort son attention, si son odorat et ses yeux n’avaient été frappés tout à coup du parfum délicieux et de la vue appétissante de gâteaux aux confitures étalés dans la boutique d’un pâtissier.

« Oh ! mon oncle, voyez donc les belles pâtisse-