Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/254

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ries. Il faut que j’en achète ; j’ai justement de l’argent dans ma poche.

— Parce que tu as de l’argent dans ta poche, est-ce une raison pour manger ? dit en riant M. Gresham.

— Mais mon oncle j’ai réellement faim, répondit Henri, il y a déjà, longtemps que nous avons déjeuné.

M. Gresham avait l’habitude de laisser à ses neveux une grande liberté, afin de mieux éprouver le caractère de chacun d’eux, et il leur permit de faire ce qui leur serait agréable.

« Viens, Benjamin, si tu as de l’argent, dit Henri.

— Je n’ai pas faim, mon cousin.

— Cela veut dire, sans doute, que tu n’as pas d’argent, dit Henri en riant d’un air de supériorité qu’il croyait permis aux riches vis-à-vis de ceux qui leur semblent plus pauvres ou plus économes.

— Il n’y a pas de petite épargne, » se dit Benjamin, qui ne manquait pas d’argent, comme le supposait son cousin.

Henri s’avança vers la boutique du pâtissier. Au même instant, un pauvre vieillard, qui balayait le détour de la route conduisant au pays de Galles, tendit son chapeau à Benjamin. Celui-ci, après avoir jeté les yeux sur le balai tout usé du men-