Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/256

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Benjamin enveloppa le reste du gâteau de son cousin dans un morceau de papier, et le mit dans sa poche.

« Je commence à être bien fatigué ou plutôt je suis malade, dit Henri un peu plus loin. Il y a une station de voitures à quelques pas d’ici ; nous devrions en prendre une, au lieu d’aller à pied jusqu’à Bristol.

— Pour un tireur à l’arc, tu supportes bien mal la fatigue, dit M. Gresham. Mais je ne demande pas mieux que de prendre une voiture, d’autant plus que Benjamin m’a prié hier de le mener voir la cathédrale, et je ne pourrais peut-être pas moi-même marcher jusque-là, quoique je ne sois pas malade d’avoir mangé trop de gâteaux.

— La cathédrale ! s’écria Henri un quart d’heure après être monté en voiture, alors qu’il commençait à se trouver un peu mieux. La cathédrale ! Est-ce que nous n’allons à Bristol que pour cela ? Je croyais que nous devions aussi nous occuper d’un costume. »

Henri prononça ces mots d’un air si piteux et si désappointé, qu’il semblait s’éveiller d’un rêve, et que son oncle et son cousin ne purent s’empêcher d’éclater de rire.

« Mais, mon oncle, reprit-il d’un ton piqué, n’avez-vous pas dit que nous irions chez le tailleur chercher de l’étoffe pour un costume ?