Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/292

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L’opinion médicale de Mlle Thérèse ne pouvait être d’un grand poids, et Mme Montagne eut le bon esprit de ne pas s’en inquiéter. Mais sa nouvelle amie n’était pas à bout de conseils. Elle avait entrepris de faire donner un précepteur à Frédéric. « Il a besoin de se perfectionner dans le latin et dans le grec. Je sais bien qu’il ne convient guère à une femme d’aborder de pareilles matières ; mais j’ai entendu dire à des personnes qui s’y connaissent que l’étude des langues mortes est indispensable à une instruction solide. Il s’agit de savoir lequel vaut le mieux, ou de suivre le cours de l’Université ou d’apprendre avec un maître particulier. Les opinions sont partagées. Moi, je penche à croire qu’en raison des dispositions de Frédéric, vous ferez bien de suivre ce dernier système. Je connais justement un précepteur fort capable, qui vous convient sous tous les rapports. Je me fais un plaisir de vous le recommander. Il était chez un jeune lord que j’aimais beaucoup, mais qui n’a plus besoin de ses services, parce qu’il a été tué en duel. »

Les conseils de Mlle Thérèse Tattle n’ayant aucune influence sur les parents, elle chercha à circonvenir les enfants. Elle ne fit aucune impression sur Sophie, quoiqu’elle eût employé toutes les ressources de la flatterie. Sophie désirait ardemment l’approbation de ses parents et se mon-