Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/295

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prononciation des personnes qu’il voyait, afin de les contrefaire aussitôt qu’elles avaient le dos tourné.

Alarmés des progrès rapides du mal chez leurs enfants, M. et Mme Montagne, qui avaient redouté, dès la première visite, l’influence de Mlle Thérèse, s’empressèrent de chercher un autre appartement afin de déloger au plus vite. Ils n’étaient pas gens à compromettre le bonheur de leur famille pour ménager une simple connaissance. On leur avait parlé d’une maison de campagne qui se trouvait vacante dans les environs de Clifton ; ils résolurent de s’y rendre sur-le-champ pour la visiter.

Comme ils devaient être absents tout le jour, ils pensèrent bien que leur voisine ne manquerait pas de faire l’officieuse auprès des enfants. Ils ne jugèrent pas convenable d’exiger d’eux une promesse qu’ils auraient pu être tentés de ne pas tenir et se contentèrent de dire en partant : « Si Mlle Thérèse Tattle vous engage à aller chez elle, faites ce que vous croirez bon. »

La voiture de Mme Montagne était à peine hors de vue qu’il arriva un billet à l’adresse de « M. Frédéric Montagne fils. » Voici ce qu’il contenait :

« Mlle Thérèse Tattle fait ses compliments à l’aimable Frédéric Montagne. Elle espère qu’il