Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/296

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aura la bonté de venir prendre le thé avec elle ce matin, et d’amener sa charmante petite sœur Marianne. Mlle Thérèse Tattle souffre d’une affreuse migraine et le docteur Cardamum lui recommande de la distraction. L’aimable Frédéric ne voudrait pas sans doute la laisser seule périr d’ennui. Elle a fait ample provision de macarons pour ses petits amis. Elle compte qu’ils viendront tous, sans oublier Mlle Sophie, si cette gracieuse personne veut bien lui faire ce plaisir. »

À la première lecture de ce billet, « l’aimable Frédéric » et « la charmante petite Marianne » regardèrent en riant leur sœur Sophie pour lui faire comprendre qu’ils n’étaient pas dupes des flatteries de Mlle Thérèse. En le relisant une seconde fois, Marianne fit observer que leur amie était bien bonne de se souvenir des macarons. Frédéric ajouta qu’il ne fallait pas se moquer d’elle parce qu’elle avait mal à la tête. Puis, roulant le billet entre ses doigts il s’adressa à Sophie : « Allons, ma sœur, laisse là ton dessin pour un moment et dis-nous ton avis. Que faut-il répondre à ce billet ?

— Nous pouvons répondre ce que nous voudrons.

— Oui, oui, je sais. Je puis refuser si je veux. Mais il s’agit de ne pas être impolis.

— Tu as donc envie d’accepter ?