— Marianne, te rappelles-tu l’histoire de l’homme au masque ?
— Quel homme, mon frère !
— L’homme… l’acteur… le bouffon, dont papa nous a raconté l’histoire. Tu ne te souviens pas de ce comédien qui pleurait sous son masque et qui faisait rire tout le monde !
— Pleurer sous le masque ! en vérité, c’est plaisant ; cela ne m’étonne pas, cependant, de ces gens qui font métier de bouffonneries… Mais qu’avez-vous donc, monsieur Frédéric ! vous êtes tout pâle… Voulez-vous prendre un verre de vin sucré ?
— Oh ! non, je vous remercie, mademoiselle.
— Si ! si ! vous prendrez quelque chose ; et miss Marianne va manger des macarons. Il n’est pas tard, ajouta-t-elle en prenant la sonnette, et Christophe va monter le vin et le sucre en un instant.
— Mais Sophie, qui est restée toute seule ! et papa et maman, qui sont peut-être rentrés maintenant ! dit
— Oh ! Mlle Sophie est toute à ses livres et à ses dessins. Vous savez qu’elle ne craint pas de rester seule. Il paraît que ce soir cela l’arrangeait. Quant à vos parents, je suis sûre qu’ils ne sont pas encore rentrés. Je sais ou ils sont allés, et c’est beaucoup plus loin qu’ils ne le croient.