Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/308

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Mais ils ne m’ont pas consultée, et j’imagine qu’ils seront obligés de coucher à la campagne. Ainsi ne vous inquiétez pas… nous allons avoir de la lumière. »

La porte s’ouvrit au moment où Mlle Tattle allait sonner pour demander de la lumière et le vin sucré. Assise devant le feu, elle ne pouvait voir la porte, qui se trouvait derrière elle, « Christophe ! Christophe ! montez, je vous prie… Mais entendez-vous ! » Le domestique ne répondait pas. Mlle Tattle se retourna vivement, et, au lieu de Christophe, elle aperçut deux petites figures noires et silencieuses dans l’embrasure de la porte. Il faisait si sombre qu’on ne pouvait distinguer leurs traits.

« Au nom du ciel, qu’est-ce que cela ? qui êtes-vous ? parlez… Mais parlez donc, qui êtes-vous ?

— Les petits ramoneurs, madame, pour vous servir.

— Les ramoneurs, répétèrent Marianne et Frédéric en riant aux éclats.

— Ah ! les ramoneurs, reprit Mlle Thérèse, qui se souvint qu’en effet elle les avait fait demander, vous venez bien tard, ce me semble ? Pourquoi êtes-vous montés à une heure aussi avancée ?

— Nous avons entendu sonner, madame.

— J’ai sonné, il est vrai, mais pour Christophe, et ce vilain ivrogne ne m’a pas répondu.