Page:Eekhoud - Les Pittoresques, 1879.djvu/43

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


AU TROT

Gipsy, le jour, la nuit, partout…
Par vaux, par monts, en mars, en août,
Tu vas, sitôt que je t’excite,
D’un trot d’enfer, d’un trot de Scythe.

Le vent nous fouette et ton sang bout ;
Et le site succède au site.
D’ardeur tu n’es jamais à bout,
Jamais ton pied lutin n’hésite.

Alors, ô mon gentil cheval,
Règne sur mon cœur sans rival,
Chasse au loin l’énervante extase…

Foin des vers et foin des amours !
Il vaut mieux dans les grands bois sourds
Amuser Gip qu’user Pégase.