Page:Eggis - Voyages aux pays du cœur, 1853.djvu/117

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Et les cités au loin mêlaient leur voix débile
À ces sourdes rumeurs que la houle accroissait.

Et les flots turbulents brisés par le rivage
Chantaient en retombant sur l’écueil froid et bleu,
Ils parlaient cette langue inconnue et sauvage
Que parle l’ouragan quand il cause avec Dieu.
chant des vagues.
Nous sommes le miroir où le ciel se reflète,
Nous savons l’avenir que l’univers attend,
Car sur nos fronts meurtris que l’orage soufflète,
Souvent la main de Dieu se repose et s’étend.

Dans le sombre infini de nos gouffres immenses
Dorment éblouissants des mondes ignorés,
Et notre sein puissant féconde les semences
Des jeunes continents nouvellement créés.