Page:Eggis - Voyages aux pays du cœur, 1853.djvu/118

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Un secret éternel tourmente nos abîmes,
Car nous savons le mot qui créa l’univers,
Ce mot mystérieux aux syllabes sublimes
Bondit dans notre sein en mille accords divers.

Quand sous leurs grands palais les cités turbulentes
Couvrent leurs larges flancs du manteau de la nuit,
Quand les étoiles d’or naissent étincelantes
Au portique azuré du palais de minuit ;

Quand la science humaine ouvre ses astrolabes
Pour compter les soleils qui pavent l’infini,
Alors nous épelons les étranges syllabes
De ce mot incréé que Dieu seul a fini

Les monts qu’aime l’éclair, les forêts murmurantes,
Les fleuves, les torrents, les sources et les vents,
Les émanations dans les brises errantes,
Et les cieux insondés inconnus aux vivants,