Page:Eggis - Voyages aux pays du cœur, 1853.djvu/139

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La jeunesse chantait sur sa lèvre fleurie,
Et l’amour commençait à chanter dans son cœur.

Le printemps était né le jour de sa naissance,
L’ange des dix-huit ans berçait son innocence,
Et sa lèvre ignorait tout sourire moqueur.

Mais dans le mois de mai, quand mes baisers timides
Passaient en frissonnant, sur ses lèvres humides,
Au milieu de sa joue une tache naissait ;

Et la tache était rouge et son visage pâle,
Que semblait éclairer une lampe d’opale
Tout autour de la tache encore pâlissait ;

Elle était poitrinaire, et souvent dans la nue
Elle entendait, le soir, une voix inconnue
Lui murmurer un chant que son âme achevait ;