Page:Eggis - Voyages aux pays du cœur, 1853.djvu/148

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Le chaos qui montait sur l’univers esclave
Se retourna pour l’écouter.






Et sa voix qui calmait les sphères éperdues
Chanta les voluptés des premières amours,
Le saint enivrement des lèvres confondues,
Et l’âge radieux où l’on croit aux beaux jours.

Il chanta la saveur des chastes jouissances
Que le premier baiser verse aux cœurs de seize ans,
Il chanta le parfum des jeunes innocences,
Il chanta l’espérance, il chanta le printemps.

Puis son luth raconta ces tristesses divines
Qui pleurent dans le cœur des enfants amoureux,
Quand ils vont cueillir, seuls, les roses des ravines
Et qu’ils reviennent, seuls, par le chemin pierreux ;