Page:Eggis - Voyages aux pays du cœur, 1853.djvu/154

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C’est que l’ivresse, comme une robuste femme
Sous ta cuisse nerveuse a fécondé ses flancs.

L’ivresse, c’est le fleuve où notre âme se trempe,
L’ivresse, c’est l’oubli ; l’oubli, c’est le bonheur ;
La raison, c’est l’abîme où le doute moqueur
Sous sa nuit désolée étouffe notre lampe.






J’ai vécu pauvre et seul, j’ai beaucoup voyagé.
Du pain noir de l’exil je connais l’amertume ;
Jamais la comédie à mes yeux n’a changé,
J’ai vu le même cœur sous un autre costume.

La harpe sur l’épaule et le bâton en main,
J’ai promené partout ma vie aventureuse,
J’ai dormi bien souvent sous l’arbre du chemin,
Et l’orage a battu ma jeunesse coureuse.