Page:Eggis - Voyages aux pays du cœur, 1853.djvu/155

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J’ai vu le ciel d’Espagne et le ciel d’Orient ;
Sur le sol que zébrait l’ombre des sycomores,
J’ai vu, près des péris, au regard souriant,
Dans les lointains d’azur se lever les rois mores.

Au pied des grands palais que le soleil ambra,
Mon rêve a ravivé, dans les splendeurs stellaires,
L’éblouissant passé qui dort sous l’Alhambra,
Et que troublent parfois les rumeurs populaires.

J’ai fait des songes d’or, la pipe turque aux dents,
Dans les limpidités des cieux asiatiques,
Et j’ai vu naître au bord des nuages ardents,
Près des flots athéniens les étoiles attiques.

J’ai foulé tour à tour, sous mon pied voyageur,
Le sable des déserts et l’herbe des savanes,
Et j’ai bercé souvent mon front pâle et songeur
Aux refrains lents et doux des longues caravanes.