Page:Eggis - Voyages aux pays du cœur, 1853.djvu/163

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Près de la fontaine où vont les troupeaux,
Sous les frais gazons du champ du repos,
Dors, dors, ma pâle bien-aimée,
Dans la haie ombreuse où chante le nid,
Dors dans les parfums ton sommeil béni,
Rose que le vent a fermée ;

Écoute tes sœurs qui vont au couvent
Et que fait trembler le souffle du vent,
Et le murmure des feuillages ;
Dors, ange des cieux, sur le bord des eaux,
Où la source chante, au pied des roseaux,
Ses doux et jeunes babillages ;

Marie ! est-on bien au fond du tombeau ?
Oh ! ton sommeil doit être doux et beau
Comme la céleste patrie ;
Car rien n’a troublé l’onde de tes jours,
La Vierge a voulu pour ses beaux séjours
Cueillir ton enfance fleurie.